
Pendant plusieurs années, j’ai publié des comptes rendus de mes lectures de manière plus ou moins régulière. J’ai finis par lâcher l’affaire car les reviews de plus en plus détaillée que je me forçais à écrire (et que je trouve objectivement intéressantes à relire) me prenaient environ un milliard d’heures et devenaient une grosse source de pression envers moi-même.
Je garde toutefois l’envie de parler des livres que j’ai aimés – mais aussi de films, de séries, pourquoi pas de podcasts, de musique, voire même de jeux vidéos. Je retente donc ce type de billets, avec un format un peu différent, et surtout en essayant de rester plus concise pour que ça ne redevienne pas une corvée.
Je me suis aussi rendue compte, en rédigeant ce billet (qui a été planfié / déplanifié plusieurs fois et a même fait un séjour de quelques heures dans la corbeille) que je suis bien moins sereine que je le voudrais à l’idée de partager mes goûts et mes fixations parfois intenses. Je crois que je lutte un peu contre la petite moi snob de 18-20 ans, qui clamait n’aimer que le cinéma d’auteur (mais qui dévorait l’intégralité des bonus DVD versions longues du Seigneur des Anneaux pendant ses vacances de Noël) et détester les films de superhéros (alors qu’entre 12 et 14 ans ma série préférée c’était Loïs et Clark).
Donc voilà, petit disclaimer: j’aime toujours le cinéma d’auteur indé un peu intello, mais je regarde en réalité beaucoup plus de films de superhéros, de films fantastiques, avec des sorcières vertes, des dinosaures ou des dragons. Ou des films d’animation. Je ne supporte d’ailleurs plus cet élitisme nauséabond qui pousse à considérer que tout ce qui est mainstream et commercial, c’est forcément de la merde. Mes lectures sont moins « engagées » qu’elles l’ont été – ça fait des années que je ne trouve plus vraiment les ressources pour lire tous les essais féministes / écolos / anticapitalistes / antiracistes qui m’intéresseraient. Et je regarde les mêmes séries en boucle année après année, juste parce que ça me réconforte de retrouver des univers et des personnages connus.
(et si un jour je parle de jeux vidéos, autant prévenir d’avance: je n’ai absolument pas la patience de recommencer 15 fois la même action, ou de tourner en rond pendant 4 heures pour trouver le petit indice dissimulé à l’endroit le plus improbable possible. Donc oui, je cherche souvent la solution pour pouvoir avancer, merci Internet)



Films
How to train your dragon
Le film d’animation original fait partie de mes films préférés depuis longtemps – et Toothless se trouve au sommet de ma liste personnelle des meilleurs dragons. Tout me plait: l’histoire, Toothless, les personnages, Toothless, l’animation, Toothless, la merveilleuse musique de John Powell, Toothless… J’étais sceptique à l’idée de cette version live action dont je ne voyais pas forcément l’intérêt, et je craignais que le design des dragons s’adapte moins bien à un style réaliste qu’au style plus cartoon du dessin animé. Mais la bande annonce (vue juste avant Wicked, beaucoup d’émotions pour une seule séance de ciné) m’a convaincue de lui donner une chance car ça avait quand même l’air très beau… et ça l’est !
Les images sont sublimes, j’ai trouvé les scènes de vol à dos de dragon à couper le souffle. Les acteurs et actrices sont tous et toutes très bien choisi·es pour leur personnage, et l’élément essentiel qui m’inquiétait donc le plus: le design et l’animation de Toothless sont irréprochables. J’ai trouvé ses expressions particulièrement réussies, tantôt mignonnes, drôles ou effrayantes. Ses émotions ont l’air tout aussi réelles que celles des personnages humains qui l’entourent (j’ai donc évidemment beaucoup chialé).
Je ne sais toujours pas si ça avait un « intérêt » de faire une version live action, ni si elle apporte quelque chose de plus à la version animée. Mais qu’importe ! Je suis personnellement bien contente que ce film existe, j’étais très heureuse de revoir Toothless sur grand écran, et j’ai chouiné bien comme il faut pendant la scène A (Really) Forbidden Friendship 🖤 Juste le rêve de mon enfance, d’avoir un ami dragon. 1
K-Pop Demon Hunters
Aucune originalité, cette histoire de superstars de la K-Pop qui combattent secrètement des démons a été le film et la musique de mon été (et j’ai même pas l’excuse de « oh je l’ai regardé avec mes enfants » pour justifier un visionnage et une écoute en boucle). J’ai commencé par entendre une des chansons sur Instagram, dans un réel de cuisine. Puis à nouveau dans une vidéo de cosplay particulièrement stylé. Et voilà que je fredonnais déjà la mélodie, sans avoir la moindre idée de quoi il s’agissait.
Posons le décor: j’adore les films musicaux, j’adore les films d’animation et j’adore les héroïnes badass; je partais donc plutôt sur un bon à priori, malgré le fait que je n’ai jamais écouté de K-Pop. Et j’ai en effet passé un excellent moment. C’est fun, coloré, énergique et original, avec un chouette message sur l’acceptation de soi-même (et un sous-texte queer qui m’a beaucoup fait penser à Frozen ♥︎), des chansons super accrocheuses qui se sont installées dans mon cerveau pendant des semaines et que je n’ai pas du tout essayé de déloger (parce qu’elles sont géniales), et des personnages féminins très bien écrites, qui se font une petite retouche make-up l’air de rien en même temps qu’elles tabassent des gros monstres.
(je pense que je pourrais radoter pendant deux heures sur pourquoi je trouve ce film fabuleux: les références à l’histoire de l’art et à la mythologie coréennes, l’animation, le character design,… mais on a dit qu’on restait concise 😬)
(bon par contre le trope « ennemies to lovers » c’est définitivement pas mon truc, berk)
Jurassic World Rebirth
J’avais beaucoup d’appréhensions concernant ce nouveau Jurassic World, pour des raisons plus ou moins objectives, et au final ça a été une plutôt bonne surprise. L’intrigue est tout à fait prévisible mais prenante quand même, je me suis retrouvée bien plus investie que ce à quoi je m’attendais. Certaines scènes sont très belles et très « wow ! », et j’ai fait un quasi sans faute au jeu de « qui finit en chips pour dinosaure / qui est encore vivant avec la totalité de ses membres à la fin du film ».
Mention spéciale pour la cousine de Rexy trop saoulée d’être réveillée de sa sieste. C’était particulièrement relatable, on aurait dit moi quand je me fais emmerder par des moustiques alors que j’essaie de dormir. On pardonnera donc pour cette fois au t-rex de ne pas être intervenu pour sauver les fesses de tout le monde, faut pas exagérer. Cette scène parfaitement absurde m’a fait mourir de rire.


Séries
Abbott Elementary (saison 4)
J’ai commencé cette série au printemps, suite au conseil enthousiaste de mon amie AL. Je cherchais une comédie après avoir terminé un énième revisionnage de The Good Place et de Crazy Ex-Girlfriend, et quelle belle découverte ! Sous la forme d’un faux documentaire, on suit l’équipe pédagogique d’une école primaire publique dans un quartier de Philadelphie dont la population est majoritairement noire.
Après le visionnage des trois premières saisons en moins d’un mois, j’ai directement tout regardé une deuxième fois car je n’avais aucune envie de quitter les personnages. J’aime énormément la manière dont cette série est écrite. C’est avant tout très drôle et très mignon, sans pour autant occulter les sujets sérieux liés au contexte social et politique. On y parle ouvertement des absurdités du système d’enseignement public étasunien (en particulier vis à vis des élèves et des profs noir·es), mais surtout de l’affection des enseignantes et enseignants pour leurs élèves et de leur créativité pour gérer des situations parfois compliquées. Les personnages ont toutes et tous leurs petites bizarreries qui les rendent très réalistes et adorables. Gros coup de cœur pour la relation de Barbara et Melissa, deux femmes de 50-60 ans qui pourraient difficilement être plus différente l’une de l’autre, mais qui partagent une amitié forte et sincère (et en plus elles sont hillarantes).
Apple Cider Vineager
Cette série de six épisodes est basée sur la vraie histoire de Belle Gibson, une influenceuse australienne qui a prétendu pendant plusieurs années avoir traité ses multiples cancers grâce à l’alimentation et à des soins naturels… alors qu’elle n’a en réalité jamais eu de cancer. On y suit également Mila, un personnage fictif inspiré par l’influenceuse Jessica Ainscough, qui est diagnostiquée d’un cancer agressif à l’âge de 22 ans. Au lieu de suivre les recommandations de son oncologue et d’accepter une lourde chirurgie, elle décide de se tourner vers des méthodes thérapeutiques pseudo-scientifiques 2 et de partager son parcours avec ses millions de followers.
Les promesses trompeuses de l’industrie du bien-être et des soins naturels, la perte de confiance vis à vis de la médecine et de la science, voilà des sujets qui m’intéressent depuis plusieurs années et j’ai beaucoup aimé la manière dont la série les aborde. Les scénaristes et les actrices parviennent à créer beaucoup d’empathie pour les personnages, sans pour autant chercher à les excuser.
Dans l’histoire de Mila, on comprend par exemple très bien la part de responsabilité jouée par le corps médical qui prend peu en compte les effets psychologiques des traitements qu’ils préconisent, ce qui la pousse à chercher des alternatives par elle-même. Pour autant, la gravité de ses actions vis à vis de sa communauté, même si elle croit sincèrement aux mensonges qu’elle partage, n’est jamais minimisée.
Merci à Marie pour cette recommandation !




Lectures
Entre juin et août, j’ai lu sept livres, ce qui est beaucoup par rapport à d’habitude: jusque là, j’en étais à cinq (dont une BD et deux pavés de 1000 pages) depuis le début de l’année. Le gros changement, c’est que j’ai commencé à écouter des livres audios de manière régulière. Ça me permet d’avancer dans mes bouquins à des moments où je ne peux pas lire: pendant que je crochète, que je cuisine, que je m’occupe de la lessive (c’est assez incroyable à quel point l’heure de ménage du dimanche passe plus vite avec un roman dans les oreilles).
Ça m’a également aidée à me remettre à des ouvrages de non-fiction, que je ne réussissis plus vraiment à lire depuis 2020. Cette alternance entre livres numériques, qui restent majoritaires, livres papier et livres audio me convient vraiment bien.
Votre cerveau vous joue des tours
Albert Moukheiber
Albert Moukheiber est psychologue clinicien et docteur en neuroscience. Il est assez connu dans les médias et sur les réseaux sociaux où il s’exprime régulièrement sur des sujets tels que notre rapport au travail, les mythes liés au fonctionnement de notre cerveau, ou encore la prolifération des fake news sur… les réseaux sociaux.
Dans ce livre qu’il a publié en 2019, il parle de comment notre cerveau passe son temps à essayer de nous entourlouper, et plus spécifiquement des biais cognitifs – ces mécanismes de pensée qui nous amènent par exemple à croire qu’on a tout compris d’un sujet qu’on maîtrise à peine (effet Dunning-Krugger), ou que l’astrologie et les tests de personnalités style MBTI fonctionnent pour de vrai (effet Barnum). Je trouve intéressant et important de comprendre ces raccourcis que prend chaque jour notre cerveau pour nous aider à traiter les informations, afin de mieux les identifier dans nos propres schémas de pensée. Le style de l’auteur, son humour et sa capacité à vulgariser des sujets complexes rendent cet ouvrage très accessible et agréable à lire.
La brillante destinée d’Elizabeth Zott / Leçons de chimie
Bonnie Garmus
Au début des années 60, Elizabeth Zott est la célèbre animatrice d’une émission culinaire télévisuelle. Elle est aussi – surtout – détentrice d’un master de chimie et passionnée par cette discipline dans laquelle elle excelle, sans avoir jamais été vraiment prise au sérieux par ses collègues et supérieurs masculins (sauf quand il s’agit de lui voler son travail, là évidemment y’a des volontaires 🙃).
Ce roman est en général présenté comme une comédie, le ton utilisé est en effet assez drôle et grinçant, mais j’ai aussi trouvé certains passages difficiles à lire (notamment une scène de viol détaillée dès le premier chapitre). Ça ne m’a pas empêché d’apprécier ma lecture, mais je pense que c’est quand même important à savoir: oui c’est parfois très drôle, mais on est loin de la comédie légère de l’été. Cela étant précisé, j’ai beaucoup aimé justement le style de l’autrice, souvent un peu décalé, ainsi que la manière dont elle incorpore dans son histoire réaliste des éléments qui le sont moins. Gros coup de cœur pour Six-Trente et la petite Mad, deux personnages secondaires à la fois complètement irréalistes, drôles et attachants.
Après avoir terminé le roman, j’ai enchaîné avec la mini-série dans laquelle Brie Larson interprète le rôle principal. Je suis un peu mitigée: j’ai trouvé l’adaptation dans son ensemble très réussie, mais sans la plume de Bonnie Garmus il n’y a pas grand chose pour contrebalancer les thématiques difficiles qui sont abordées. J’ai aussi regretté que l’intrigue qui concerne Harriett n’ait pas été creusée davantage. Quitte à modifier complètement ce personnage par rapport au livre, j’aurais aimé que ça soit fait de manière plus assumée.
Résister à la culpabilisation
Mona Chollet
J’ai un peu hésité avant de me lancer dans le nouveau livre de Mona Chollet, peut-être par crainte de l’angle avec lequel elle aborderait le sujet de la « culpabilisation ». Je pense avoir trop lu / entendu qu’il ne faut « surtout pas faire culpabiliser les gens » dès que parle de sujets comme l’écologie, l’anti-validisme ou le véganisme 3 pour ne pas être méfiante.
En réalité, le propos de Mona Chollet n’est pas là du tout, puisque c’est à notre tendance à l’auto-culpabilisation qu’elle s’attaque. À cette petite voix intérieure pas sympa qui nous répète sans jamais se lasser qu’on ne mérite pas ce qui nous arrive de positif, qu’on ne fait jamais rien assez bien, et qui nous pousse à l’inaction. Elle différencie par ailleurs le fait de ressentir de la culpabilité – souvent stérile et disproportionnée – et des remords, justifiés, qui peuvent nous permettre de progresser.
Je n’ai pas apprécié l’ensemble de l’ouvrage de manière uniforme, mais certains sujets m’ont vraiment beaucoup intéressée. En particulier le chapitre dans lequel elle aborde la culture de la productivité et de la performance qui empoisonne notre quotidien aussi bien personnel que professionnel; et encore davantage celui consacré au système de domination que subissent les enfants, qu’elle considère comme un angle mort fréquent dans les mouvements féministes actuels.
Vers la fin du livre, elle évoque la recherche de perfection et de « pureté » au sein des milieux militants, la manière dont on peut en venir à se censurer par peur de ne pas connaître tous les codes, de dire une bêtise. Elle mentionne des propos qu’elle a elle-même tenus dans ses livres précédents et sur lesquels sont avis, ses connaissances, ont évolué. J’ai beaucoup apprécié l’humilité dont elle fait preuve à ce sujet. Oui, parfois, elle a dit de la merde. Parce qu’on le fait toutes et tous, qu’on doit être capables de le reconnaître et de présenter des excuses si nécessaire. Mais se flageller ne sert à rien, ne nous fait pas avancer et ne nous aide pas à apprendre à faire mieux (ce qui reste l’objectif).
Suite à la publication de son livre, Mona Chollet est intervenue dans un épisode de l’excellent podcast « Encore heureux » dont je recommande très fortement l’écoute.
La Mer chantera ton nom
Laura Nsafou
Dans un futur proche, Ino est contrainte de passer l’été chez sa tante qui réside sur l’île de Gorée, au Sénégal. Elle y rencontre Salif, un mystérieux « pêcheur », qui semble lié d’une manière ou d’une autre à des morts étranges survenues sur l’île. Ino plonge alors dans une quête identitaire au cœur de l’Invisible, un monde d’esprits et de magie, sur lequel règnent des divinités cruelles et arrogantes (qui ne font pas grand cas des nombreux cadavres qu’elles laissent sur leur passage).
Ce roman se déroule avant la trilogie Nos Jours brûlés, dont j’ai lu uniquement le premier tome il y a deux ans. J’avais aimé la plume de Laura Nsafou et la richesse de l’univers qu’elle a créé, sans parvenir à m’y plonger complètement (et je préfère vraiment les romans one shot, j’oublie trop de choses entre la parution des différents tomes d’une série). J’étais donc curieuse de découvrir cette nouvelle histoire dans laquelle on continue d’explorer la mythologie de l’Invisible. L’intrigue fantastique est ancrée dans l’histoire réelle de Gorée, une île au large de Dakar qui a abrité aux 18e et 19e siècles l’un des principaux centres de la traite humaine en Afrique. J’ai beaucoup aimé la manière dont l’autrice entremêle des éléments historiques, mythologiques, spirituels. L’ambiance est à la fois sombre et captivante, les personnages très « moralement gris » et complexes.
Et vous, vous avez lu / vu (ou écouté, ou joué à) quoi de beau cet été ?
Notes
- Pour de vrai: à 6-7 ans, mon ami imaginaire c’était Elliott le dragon ↩︎
- Principalement la « thérapie Gerson » (ma réaction principale à la lecture de cette page Wikipédia → 😤 🤬 ) ↩︎
- On m’a par exemple reproché d’être culpabilisante parce que j’expliquais comment fonctionne l’élevage laitier – juste des faits, sans aucune accusation, je pèse toujours très soigneusement mes mots quand j’aborde ce sujet. Mais ces informations ont créé une dissonance cognitive inconfortable chez mon interlocutrice, qui n’avait pas du tout envie de réfléchir à sa consommation de fromage, bien que les pratiques de l’élevage ne correspondent pas à ses valeurs. ↩︎
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La Lune Mauve
Wow, totalement cool ce nouveau format ! Mes interminables tartines et moi, on se retrouve beaucoup dans ce que tu dis à ce sujet. Je suis contente que « Apple Cider Vinegar » t’ait plus. Comme toi, je trouve que l’équilibre est bien entre d’un côté l’empathie (dont on a intérêt à ne pas complètement se détacher, je pense, même quand on se frotte à des sujets pareils) et de l’autre la responsabilité immense des influenceuses/influenceurs diffusant à grande échelle des croyances pseudo-scientifiques.
J’ai aussi trouvé intéressant ce que tu dis à propos du mea culpa de Mona Chollet, et rejoins complètement ce que tu exprimes à propos de la supposée pureté militante, qui au fond est très prétentieuse, quand on y pense. Cette peur maladive qu’autrui nous prenne en défaut, de publier une bêtise (y compris nous, sur nos propres blogs), c’est hyper nocif, intellectuellement.
J’y ai pensé pas plus tard que ce midi, en écoutant le podcast « Your Life Is Not An Optimization Problem » de Wild Geese. Elle parle du fait de considérer ses propres publications comme un premier jet, une première itération, qui pourra être modifiée et enrichie dans le temps. C’est absolument la philosophie du jardin numérique, dont elle a déjà parlé dans d’autres épisodes.
Depuis que j’ai découvert et compris ça, le regard ultra-critique, ultra-perfectionniste que je posais sur mes propres écrits, notamment sur mon blog, commence à évoluer et franchement, ça fait du bien. On ne peut pas faire l’unanimité et, oui, parfois on se quiche. C’est humain.